L’opération « sans risque » d’astucieux négociateurs d’opérations sur la base au moyen du CGB
En 2008, au début de notre carrière de gestionnaire de portefeuilles, nous avions été témoins d'une opération d'envergure qualifiée d'opération « à autorétablissement », pour laquelle les risques de perte semblaient nuls. Au vu de la date – en pleine crise financière –, vous vous imaginez bien comment cette opération s'est terminée. Depuis lors, chez les anciens employés de cette société de gestion de fonds, on mentionne toujours l'« opération sans risque » avec sarcasme. Et avec raison, parce qu'au moins un gestionnaire avait soutenu que des profits seraient touchés sans risque, alors que le risque et les pertes se sont révélés énormes. Comme nous l'apprenons dans nos cours de finance, le compromis est toujours au cœur de la relation risque-rendement. Cela dit, au début de mai, nous avons observé, dans le marché des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de dix ans (CGB), une situation que l'on pourrait qualifier d'« opération sans risque » (pour de vrai, cette fois-ci) pour les investisseurs assez astucieux et agiles pour en profiter.